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Sur l'écriture [1]

réflexions


En faisant ce site, j'aimerais aussi rendre visible un processus d'écritures (le pluriel à "écriture" s'est imposé de lui même, mes doigts sont allés plus vite que ma pensée sur le clavier, et je trouve ce pluriel assez juste)


[notes manuscrites dans mon carnet bleu - en rouge les ajouts à la réécriture]


06.04.2022

Partager un processus ? Quelle légitimité à le faire ?

Découverte des mots d'Alessandro Baricco comme une réponse à mon écriture


10.04.2022 - train Pau-Paris

lecture "Océan mer" A. Baricco

Ann Deveria sur Bartleboom & Plasson : "C'est stupéfiant. Si on vous mettait ensemble, tous les deux, on obtiendrait un fou parfait."


Plasson : "Le problème c'est : où diable peuvent-ils bien être, les yeux de la mer ? (...) c'est là le commencement"

Bartleboom cherche "où finit la mer"

"Ce n'est plus la terre, et ce n'est pas encore la mer" (Ann Deveria)

"Les bateaux sont les yeux de mer" (Dood)


- Ne pas savoir tout de suite qui parle -

(qqch de cinématographique)


"Fais-le, et je crie

Fais-le, ou je crie"


"Ne rien faire est une chose. Ne rien pouvoir faire en est une autre"


"Et ici, aujourd'hui, vous êtes quoi ?" (Elisewin à Adams)


"Des personnes comme des gestes d'un rituel. Autre chose que des hommes. Des gestes." (le mouvement. l'acte. le théâtre)


il torture l'ourlet de sa veste -> les petits gestes.

torture = humanise l'ourlet

crée une relation entre Bartleboom & l'ourlet de sa veste


Écrire des portraits : les détails / petits gestes (les mains de Molly dans Le Carnet d'or)

Travail de la description, mais une description "vivante".

Rien n'est immobile.

Sentir dans l'écriture le mouvement de chaque chose -> intérieures et extérieures

Encore + : comment le mouvement extérieur peut raconter la vie intérieure ?


[je continue de lire Océan mer, tout en prenant ces notes et je sens là quelque chose comme du "trac" dans le plexus -> excitation de mettre en travail l'écriture. De comprendre ce qui me touche, ce qui me "transperce" c'est le mot qui me vient. Bien sûr il y a les "belles phrases" celles qui font certainement l'unanimité mais plus puissantes m'apparaissent aujourd'hui les "phrases détails" (quel nom leur donner ?) Et je repense aux mains de Molly dans Le Carnet d'or. Quelque chose qui me tient. Je me retrouve "attachée" au personnage, attachée dans le sens où je ne peux pas le quitter. Je rentre dans le personnage et j'ai la sensation de le comprendre. De le lire. Je le vois. Une écriture qui nous permet de lire les choses et les êtres. De les lire de manière sensible. De les sentir.] Cette sensation de trac alors me semble être le signe que c'est ça que je dois explorer. Ne pas avoir peur d'y aller.

Le trac est fort puissant. Je dis trac mais ce n'est pas du trac à proprement parlé. Mais quelque chose qui vit fort dans le plexus, qui bouillonne du besoin de jaillir. Comme le trac d'avant la scène. Et tout s'apaise quand on y est, quand on passe à l'acte. Je n'arrive pas à m'y atteler là, en écriture manuscrite, c'est le clavier de l'ordinateur qui m'appelle. Je suis dans le train. Alors il me faudra être patiente.

Garder ça en moi, le garder vivant. Comme une braise.


Description -> le faire

Dire qu'on se fout de savoir ce qu'il y a dans la tête du personnage.

On veut voir le personnage.

Ce qu'il y a dans la tête se crée dans la tête du lecteur (formulation à trouver / C. Régy "le spectacle se fait dans la tête du spectateur")

(lien avec le théâtre = pas de psychologie. pas d'état. des actes)


Par où le geste commence-t-il ?


(...)


[essai dans le carnet bleu]

Assise contre le mur. Au fond de la salle.

les genoux repliés contre sa poitrine.

Elle s'accroche à ses propre jambes en les entourant de ses bras. Ses pieds nus vivotent et tâtent ce qu'ils peuvent de là où ils sont. Le sol froid et plat. La plante s'y ancre. Presque entièrement. Les orteils se plient, se déplient et se replient. Les orteils pianotent sur le sol silencieux.

Le pied droit vient vérifier la présence du pied gauche en le recouvrant de sa pointe. Le pied gauche fait le même geste. Puis le pied droit à nouveau. Temps. Le pied gauche. Temps. Temps. Le pied droit. Sans que leur talon ne quitte le sol froid et plat. Les pieds glissent l'un sur l'autre. Et les orteils poursuivent leur musique silencieuse.


Je pense : trouver des contraintes d'écriture qui ne m'éloignent pas du coeur (de ce qui est mon coeur d'écriture ?)


Alessandro Baricco Océan mer


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