Le théâtre, l’écriture, la création sont des actes nécessaires pour moi. Pour défendre des choses. Pour dépasser l’insoutenable. Pour transformer la rage ou les larmes. Pour rendre une/des voix. Quand je joue, je suis « instrument ». Les mots me traversent, des pieds à la tête. Mon corps et ma voix sont des outils. J’essaye de les mettre au service de quelque chose plus grand que moi. Dans l’écriture c’est différent, ça vient du dedans. Ce sont les mots, les outils. La structure que je choisis pour le texte. L’agencement des phrases. Les outils qui me permettront d’exprimer au mieux des images, des situations, des sensations… Quoiqu’il en soit, théâtre ou écriture, il y a toujours la question de la nécessité. Ce peut être une nécessité politique ou intime. Les deux à la fois. Une dimension cathartique parfois. Et l’amour de la poésie, celle des mots, des images, l’aller-retour entre les deux. J’aime les monologues. Mais j’aime aussi les rencontres. J’aime l’instant et la beauté de l’éphémère. J’aime briser le cadre fictionnel de temps à autres, les procédés de distanciation, pour nous ramener chacun·e, auteur·trice, acteur·trice, lecteur·trice, spectateur·trice, exactement à l’endroit où l’on est. Parce que, je me répète – j’aime aussi les effets de répétitions – j’aime l’instant, car quand on y est vraiment, dans l’instant, on est vivant. Et j’aime partager ça.
​
C.L., février 2020