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D'un seul souffle

laisse moi laisse moi laisse moi
j’entends encore hurler
mon corps silencieux
dans un claquement de porte
laisse moi vivre
laisse moi être
   
   (le cauchemar recommence)

laisse moi laisse moi laisse moi
et pourtant je te veux
plus que tout même morte
regarde moi plonge en moi
et mes doutes s’estompent
jusqu’à la prochaine fois
je te tuerais si je ne me tue pas moi
nous me tuerons si tu ne me tue pas toi
par la queue tu me tiens
je jouis
lorsque nous ne sommes qu’un
l’amour est si grand sous nos draps
qu’il supporte mes cris et tes mots de mépris
méprise moi tant que tu m’aime avec tes mains ton sexe ta peau et ta langue
je fais abstraction de tes mots qui m’entraillent et pénètrent ma chair
j’esquive ton silence qui glace mon cœur et calcifie mes os
je me purge moi-même en plongeant dans d’autres eaux
que celles de tes yeux noirs qui foudroient mes espoirs
et pourtant dans des rires des sursauts de sourires je te vois amoureux
le temps d’un jour ou deux
ça ne dure jamais plus
mais c’est bien suffisant pour me laisser bercer
tu aspires ma passion et l’éclat de mes yeux
mais la terre me recharge pour encore t’aimer
encore encore encore t’aimer
te noyer d’amour et me noyer tout court
croire que tout est nouveau tu dis unique exceptionnel
pionniers de pas grand chose je dis si ce n’est de mes peurs
on est allé fouiller dans mon être et toute sa noirceur
et toi tu observais quiétude et immobilité
enfermé dans l’absence de ne savoir aimer
si je t’ai su frémir ce n’est que sous ma peau
que tu disais trésor mais pas pour les pirates
je t’ai ouvert mon antre dans ses moindres défauts
je t’ai offert ma voix, ma chaleur et mon souffle
et j’ai laissé mon coeur vibrer sous tes mains froides
j’ai voulu croire trop fort en ce corps sec et morne
que pourtant j’ai senti respirer dans ma chair
nous voguions mon amour nous voguions loin et haut
dans des lieux inconnus, des lieux d’aucune carte
nous étions la boussole et nos corps territoires
de frissons en frissons
entrelacés créaient de nouveaux paysages
nos mains s’y baladaient nos langues s’y baignaient
et moi exploratrice, moi, moi, je m’y perdais
j’étais seule téméraire tu étais loin loin derrière
éruption volcanique secousses hypersismiques
je vis fois mille de douceur en douleur
et je jouis d’amour aussi fort que je pleure
tu me tiens à distance me regarde et t’abreuve
je m’abandonne à toi
et tu bois bois bois
tu as bu
tout
ce que tu pouvais de moi
jusqu’à la dernière goutte
de ce que
j’espère
ne plus jamais revoir en moi
je te laisse ma folie, le bleu de mon plafond et celui de mes joues

et jamais jamais jamais je ne laisserai sécher l’amour sous ma peau
car toujours toujours toujours je le laisserai courir de torrents en ruisseaux

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