Sur Thébaïde - [29_08_24]
Premiers pas sensibles
Décharge invisible
Thébaïde m’a vue
Je sens ce qui fut
Et même si ça tangue
En son for, je m’ancre
Mettre les voiles
Les flots nous dévoilent
L’être se révèle
Et si je ne dors pas vraiment
Souvent, je me réveille
La mer fait des merveilles
Conjuguées au présent
D’un temps suspendu
Qui aussitôt n’est plus
Je ne cours après rien
Seulement me laisse aller
En écoutant le vent
Ma peau sous le soleil
Je goûte l’eau salée
Me noie dans le silence
Des voiles qui claquent
Et de la coque qui danse
Happée par l’horizon
Je scrute l’éternel
En quête de trésors
Aussi vrais qu’éphémères
Le passage d’un oiseau
L’apparition d’une île
Un dauphin solitaire
Tous les matins sont beaux
Toutes les lunes magiques
Chaque soleil est nouveau
Chaque soir délicieux
La nuit quand nous sommes seules
Sous les cieux étoilés
L’heure est au murmure
D’une poignée de secrets
La mer veille
Et de ces quelques mots
Jetés par dessus bord,
Dans un doux vent d’amour,
Elle se fera gardienne
Au-delà de la mort
Et si parfois les vents se déchaînent
Si de grandes vagues parfois nous entraînent
Je crois que c’est là un rappel du vivant
À être les êtres que nous sommes
Ni plus, ni moins,
Un rappel à être, ici et maintenant
Est-ce l’amour qui prend la mer
Ou la mer qui rend l’amour ?
L’un et l’autre se fondent et ne font qu’un
La mer est amour et l’amour est la mer
Et moi je m’y blottie
Et bercée en son sein
J’ai le corps aimant et l’âme plénitude
Mes sens se décuplent et je ressens fois mille
Le souffle le plus intime
Ce qui me frôle est caresse
Un doux regard me transperce
Chaque silence devient tendresse
La mer nous fait toucher la mort
La mer nous fait toucher l’amour
Et moi je dois retoucher terre
Thébaïde résiste en mon coeur
Fragile infini qui a marqué ma chair
Autour de moi ça tangue encore
Décharge invisible
Je sens ce qui fut
Thébaïde m’a eue